L’épopée de Ghanim du Soudan à Paris

Publié le 18 mars 2020

J’ai rencontré Ghanim juste avant de partir bourlinguer en Amérique latine pendant deux ans. J’ai alors repoussé à plus tard le projet de documentaire que j’avais avec lui. Aujourd’hui j’ai décidé de me replonger dans son épopée.

Eté 2018, je m’étais rendue à Vintimille pour faire un petit film en super 8 pour un concours. J’avais rejoint une association humanitaire italienne qui venait en aide aux migrants et m’avait gentiment accueillie. Avec Ghanim, on s’est tout de suite lié d’amitié. Je le voyais le soir à la distribution de nourriture ou alors on jouait aux cartes sur le parking avec d’autres migrants. Ghanim me racontait leur quotidien. Comment ça fonctionnait avec les passeurs, comment il comptait faire pour se rendre en France etc. Puis un jour il a disparu. J’ai espéré de toutes mes forces qu’il parvienne à rejoindre la France sans heurts et le revoir bientôt. Et un jour…mon téléphone a sonné. Ghanim avait réussi, il se trouvait à Paris ! Il était à Porte de la Chapelle avec le flot d’autres migrants dans son cas, il dormait sur un bout de carton dans un parking souterrain. Je lui ai tout de suite proposé de venir chez moi. Ghanim est resté plusieurs jours, l’occasion de revenir sur son périple et de faire l’interview. J’ai eu de nouveau un grand frisson le jour où je l’ai laissé à Gare de Lyon. Sur le quai du train pour Mâcon alors que l’on venait de se dire au revoir, des policiers sont montés à bord. J’ai attendu avec anxiété un nouvel appel de sa part, espérant qu’il arriverait à bon port.

On est resté en contact depuis. Il vit aujourd’hui encore en Bourgogne au sein d’une communauté et parle couramment le français.

Je travaille au montage de l’interview que j’ai réalisé de lui en 2018. J’aimerais pouvoir aller le filmer en Bourgogne, dans son quotidien, et qu’il me raconte la suite. 

To be continued donc…